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Façonner l’avenir, façonner le récit

Les défis et les crises sans précédent auxquels le monde est confronté aujourd’hui exigent des engagements politiques orientés vers un avenir meilleur, où le rôle du mouvement des villes est crucial. Cela implique une participation et un engagement accrus des autorités locales, un renforcement de la démocratie, de la responsabilité et de l’appropriation.

Les agendas mondiaux adoptés par les Nations unies en 2015 et 2016 ont introduit des concepts qui ont fait leur chemin au cours de la dernière décennie. C’est le cas par exemple de la “localisation”, du “développement territorial”, de la “résilience”, de l’”action climatique” ou des “partenariats”.

Les trois engagements du Pacte pour l’avenir des Personnes, la Planète et les Gouvernements ont en commun qu’ils renouvellent le récit du développement, dont les progrès sont mesurables par l’état de l’environnement ou l’existence de populations pauvres, exclues et structurellement discriminées.

Le Pacte vise à “célébrer” le “pouvoir du Nous” des “démocraties centrées sur le soin” à garantir le “Droit à la Ville pour tous”. Il préconise “la bienveillance et le partage réciproques“, “l’honnêteté“ et “la coresponsabilité“. Il est porté par des “citoyens libres”, un “leadership féministe”, une “citoyenneté informée et émancipée” et des “imaginations collectives”.

Les Nations unies ont déjà annoncé la tenue d’un Sommet du Futur en 2024, dont le document final devrait également s’intituler “Un pacte pour l’Avenir”. Le marathon vers le renouvellement des agendas de l’après-2030 a donc débuté.

Pour approfondir les concepts clés du Pacte pour l’Avenir, vous pouvez consulter la section “Intelligence artificielle” du Municipal Times.

L’Institut du Journalisme Urbain et CGLU ont lancé un project pilote sur intelligence artificielle qui permet l’analyse de contenus et de savoirs par le biais d’une carte d’informations. Ce projet vise à améliorer l’accès aux connaissances partagées lors du 7e Congrès mondial de CGLU à Daejeon. Cela peut se faire en sélectionnant des orateurs ou des mots clés que l’intelligence artificielle a identifiés à travers une transcription automatique des sessions. Elle peut amener les spectateurs à la seconde exacte où un mot ou une phrase est formulée. Elle génère également des cartes d’informations qui permettent de naviguer à travers les sujets abordés pendant les sessions et de mettre en relation les contenus et les intervenants, en croisant les thématiques.

Compréhension anthropologique, compassion, libération collective… L’utilisation de l’intelligence artificielle permet d’analyser la trame narrative du Pacte et le pouvoir de la langue dans la construction de visions communes.

“Nous sommes la mer, nous sommes l’océan, nous devons nous réveiller à cette vérité ancienne…”,

Cette citation d’Epeli Hau’ofa, écrivain et anthropologue tongien et fidjien, a introduit le discours de l’activiste Pefi Kingi le 13 octobre 2022 à Daejeon.

Pefi Kingi a une voix énergique, construite par la culture de ses ancêtres, façonnée par la connaissance des dialectes et des langues et animée par l’espoir. Elle est née et a grandi à Niue et a fait ses études en NouvelleZélande puis aux États-Unis. En 2009, Pefi a reçu la Médaille du service de la Reine pour ses services rendus à la communauté des îles du Pacifique et elle travaille actuellement en tant que correspondante régionale du Pacifique pour les Migrations.

Dans son discours en séance plénière sur le Pacte pour l’Avenir pour la Planète, elle a fait référence à des documents officiels, des extraits de ce qu’elle considérait pertinent, puis elle a introduit des concepts qui, pour ceux qui travaillent dans le domaine du développement durable, leur sont familiers.

L’outil d’intelligence artificielle piloté par l’Urban Journalism Institute et CGLU pendant le Congrès Mondial a permis de découvrir également d’autres concepts souvent absents des rapports et synthèses officiels.

L’attention, la compassion, la libération collective, la compréhension humaine ont été mentionnées, tout comme les cinq principes du Traité de Waitangi, le texte fondateur de la constitution d’Aotearoa NouvelleZélande : Kawanatanga (le principe de gouvernement) ; Rangatiratanga (le principe d’autogestion) ; le principe d’égalité ; le principe de coopération et le principe de réparation.

“Nous vous demandons, à vous dirigeants de CGLU, d’envisager de soutenir les pertes et les dommages et de considérer soutenir les réparations”.