Par la voix des mouvements sociaux et de la société civile, les citoyens réclament de plus en plus fréquemment que les modes de gouvernance deviennent inclusifs, traduisant ainsi les programmes mondiaux du développement. Les évènements récents ont montré que la confiance des citoyens envers la capacité des institutions à garantir les droits était rompue.
La Secrétaire Générale de CGLU Emilia Saiz a fait remarquer que dans son volet consacré aux gouvernements et à la démocratie, le Pacte d’Avenir pour l’Humanité appelle à redéfinir conjointement la gouvernance. Elle défend l’idée que la qualité de vie prévaut sur le PIB, car elle contribue à la paix et à la prospérité lorsque les citoyens sont, en dépit de leurs différences, autonomes, bien informés et traités de manière équitable, contribuant ainsi à redéfinir la notion de citoyenneté, pierre angulaire d’une vie digne et faite de droits pour tous. Le Pacte appelle donc à une démocratie renouvelée qui réponde aux besoins et aux droits des citoyens. Il préconise un élan renouvelé en faveur d’une décentralisation dotée de moyens suffisants et d’une participation citoyenne active et informée.
Lucy Slack, Secrétaire Générale du Forum des Gouvernements Locaux du Commonwealth, a déclaré que les municipalités se remettent tout juste de la pandémie et que d’autres urgences se perpétuent. « Tout cela entache la confiance des citoyens dans leur gouvernement ». Selon elle, « il faut placer les gens au cœur de notre action afin de restaurer la confiance envers les gouvernements ».
Florencio Vente, représentant des Gouvernements locaux au Grand Groupe des Nations Unies pour l’Enfance et la Jeunesse, a déclaré que « Mi casa es su casa [ma maison est ta maison] » est un proverbe qui reflète la façon dont les jeunes perçoivent l’espace urbain. Il a également souligné l’importance de la paix pour l’avenir des jeunes.
Le Maire de Mykolayiv, Oleksandr Sienkevych, s’est adressé au public par liaison vidéo depuis la ville ukrainienne, témoignant de la lutte menée par ses citoyens et du soutien indispensable pour la reconstruction.
Eugenie Birch, présidente de l’Assemblée générale des partenaires, a déclaré que les idées devaient se traduire en actions et que les mesures recommandées auprès de CGLU permettraient de rétablir la confiance dans les gouvernements, tandis que Marina Ponti, directrice de la Campagne d’Action pour les ODD, a rappelé combien le secteur public est essentiel pour l’action publique locale, comme l’a révélé la pandémie du COVID-19. Mme Ponti a souligné que les ODD sont ce que nous avons de plus précieux pour mener nos actions.
Pendant la séance de consultation, le maire de Dakar, Barthélémy Dias, a rappelé la croissance rapide de la population africaine et l’urbanisation galopante qui nécessitent des mesures politiques appropriées de la part des gouvernements locaux et régionaux. Il s’est interrogé sur les moyens de financement des infrastructures pour ces agglomérations en croissance rapide. Le maire de Tunis, Souad Abderrahim, a pour sa part souligné l’importance de la collaboration entre les différents niveaux de gouvernement qui, selon lui, encouragerait une meilleure participation des citoyens à la prise de décision.
Taneen Rudyk, présidente de la Fédération canadienne des municipalités et conseillère municipale de Vegreville a déclaré : « J’encourage les femmes à davantage briguer un poste et à se présenter pour diriger des gouvernements locaux et régionaux. Elle conclut : « Une gouvernance basée sur la confiance est possible, mais nous ne devons pas attendre qu’elle se réalise pour l’obtenir. »
María Mercedes Ortiz Diloné de l’Union de Mujeres Municipalistas Dominicana va dans le même sens : « Si les femmes dirigeaient les communautés, la participation serait bien meilleure ». Selon elle, les problèmes semblent tous être les mêmes, il n’y a qu’ensemble que nous pouvons les résoudre ». Carola Gunnarsson, maire de Sala, abonda ensuite : « Nous, les gouvernements locaux et régionaux, sommes les institutions les plus proches des gens car leurs vies sont directement influencées par nos décisions ». Elle poursuit : « La paix, la démocratie, l’égalité des sexes et l’inclusion sont un impératif. »
José Manuel Ribeiro, Maire de Valongo rappela qu’il n’est qu’un citoyen temporairement élu. Il aborda la question de la participation et de la démocratie en déclarant : « La démocratie n’est pas un aboutissement, c’est un processus, et nous devons renforcer ce processus ». Emilio Jaton, Maire de Santa Fe, insista sur l’importance du Pacte d’Avenir. « Aujourd’hui plus que jamais, nous devons remettre les personnes au centre des préoccupations comme au centre du Pacte. En tant qu’élus, nous devons être responsables de chaque action que nous entreprenons ».
Cemal Bas, conseiller municipal de Koceioren, a souligné que « les collectivités locales et régionales sont les principaux partenaires de la mise en œuvre des programmes de développement mondiaux comme le Nouveau Programme pour les Villes. Le conseiller municipal Bheke Stofile, président de SALGA, a déclaré quant à lui que décentraliser la gouvernance est essentiel et devrait occuper une place centrale parmi les préoccupations des autorités.
À la fin de la séance, Maria Fernanda Espinosa, présidente de la 73e Assemblée générale, a résumé les discussions de la journée en affirmant que le Pacte d’Avenir est un concentré d’intelligence collective. Elle a fait remarquer que » remettre le soin au centre du débat » implique une véritable mutation de la gouvernance, un changement systémique. Selon elle, il faut placer notre quête pour la paix, la réconciliation, le féminisme et la justice au cœur de nos politiques.