La confiance est essentielle à l’édification d’une société saine. Cependant, la confiance dans les institutions gouvernementales s’est fortement érodée ces dernières années. Le Secrétaire général des Nations Unies (ONU), dans son discours annuel, « Notre Programme Commun », a appelé à l’édification d’un nouveau contrat social pour le 21ème siècle, où la confiance joue un rôle central.
Le dernier Town Hall du Congrès de CGLU, qui s’est tenu le vendredi 14 octobre, s’est concentré sur la reconstruction de la confiance internationale. Elle est en effet un élément essentiel au soutien des politiques publiques prêtes à relever le défi du changement climatique ou celui du vieillissement des populations. Les recherches ont montré que le déficit de confiance s’exprime dans tous les secteurs de la société, en particulier chez les femmes, les personnes à faibles revenus, les personnes handicapées, les minorités et les jeunes. Le changement climatique, la pandémie de COVID-19 mais aussi d’autres phénomènes de crise, comme la désinformation de masse et l’émergence de leaders populistes, amplifient cette affaiblissement de la confiance par la population.
La méfiance conduit au mépris des règles, à l’évasion fiscale, au rejet des gouvernements, à la baisse de la participation électorale et à la violence. En outre, le manque de confiance se traduit par une érosion des solidarités, pourtant essentielles pour faire face aux menaces à venir, notamment environnementales.
Deux défis fondamentaux se sont révélés. Le premier consiste à restaurer l’empathie et la compréhension entre tous ceux qui participent à l’exercice d’une responsabilité dans l’éducation, l’innovation, la prévention ou l’application de la loi. Pour mener à bien ces tâches, les collectivités locales doivent faire preuve de qualités fondamentales d’humanité, de transparence, de compétence et de fiabilité.
Le deuxième défi consiste à susciter une meilleure compréhension des droits et des responsabilités, comme par exemple le respect des droits civiques, la participation politique, inhérente aux démocraties et aux sociétés saines, le droit de faire usage des ressources publiques, de profiter des opportunités offertes par les institutions, et le droit de demander des comptes aux gouvernements par des procédures inclusives, transparentes et accessibles.
Pour élaborer un nouveau contrat social, il faut d’abord un environnement favorable reposant sur des principes d’inclusion, d’engagement des citoyens et d’interdépendance entre les gouvernements et les populations. En définitive, la réalisation d’un tel contrat implique une série de cinq recommandations: (1) Renouveler le contrat social ; (2) Élaborer un manuel ou un code pour accompagner sa mise en œuvre ; (3) Valoriser les personnes et les lieux qui ont adopté ce nouveau contrat social ; (4) Instaurer un processus collaboratif de recherche, d’évaluation et de diffusion des meilleures pratiques relatives à ce nouveau contrat social ; (5) Communiquer les résultats, par l’intermédiaire de la Taskforce mondiale, lors des conférences majeures, et notamment au Sommet de l’Avenir.
Pour poursuivre ces engagements, les gouvernements locaux doivent donc porter la responsabilité de la mise en œuvre de ces recommandations et créer un environnement propice à l’élaboration d’un nouveau contrat social qui soit adapté aux enjeux du 21e siècle et prêt à intégrer les préoccupations actuelles et futures des citoyens.