Selon les Nations Unies, plus de 108 millions de personnes dans le monde ont été contraintes de se déplacer en raison des conflits, des persécutions, de la violence ou des violations des droits de l’homme. Parmi elles, 62,5 millions sont considérées comme des migrants internes qui cherchent de nouvelles opportunités dans les villes, mettant ainsi une pression sur les services publics et ayant un impact sur la cohésion sociale.
En tant que principaux bénéficiaires de la migration, les villes se retrouvent en première ligne pour prendre soin de ces personnes, témoignant des transformations du paysage urbain et d’une augmentation de la diversité culturelle. Par conséquent, les villes doivent reconnaître leurs lacunes afin d’apprendre en permanence et de gérer efficacement le phénomène de la migration.
Au cours des deux dernières décennies, l’installation de migrants en périphérie des villes a augmenté. Une migration concentrée dans des zones spécifiques peut entraîner des schémas insoutenables, surchargeant les périphéries et favorisant la concurrence avec les habitants locaux, ce qui engendre de graves conflits. De plus, cela aggrave les inégalités, met à rude épreuve les services de base, entrave l’accès au logement et compromet la cohésion sociale.
Dans ce contexte, lors de la séance plénière du 14 juin 2023, il a été souligné l’impératif d’efforts collaboratifs pour faciliter l’accueil et l’intégration des migrants, favorisant la solidarité entre les citoyens afin d’atteindre des objectifs communs.
Ayşe Çaglar, professeure d’anthropologie sociale et culturelle à l’Université de Vienne, a mis en évidence l’importance de comprendre que les villes ont toujours été façonnées par les migrants, ce qui nécessite une approche empirique pour trouver les solutions les plus efficaces.
La maire de Bogotá, Claudia López, a souligné que « le meilleur investissement pour les gouvernements nationaux et locaux est de soutenir les personnes afin qu’elles puissent avoir une meilleure vie dans les pays. » Elle a présenté les programmes initiés par Bogotá pour intégrer les migrants et a mentionné la coopération entre la ville et le gouvernement national. Bogotá a accueilli plus de 625 000 migrants en provenance du Venezuela, considérés comme « les nouveaux Bogotanos », qui n’auraient pas pu être accueillis sans les politiques nationales.
Le maire de Bamako, Adama Sangaré, a mis en avant la nécessité de la collaboration, affirmant : « Aucune ville seule ne peut contrôler la migration. Nous devons travailler ensemble tactiquement, au-delà de la théorie. » Il a exposé les défis auxquels sa ville est confrontée en raison de la migration causée par le terrorisme et les conflits armés, avec des communautés rurales se déplaçant vers les zones urbaines.
La deuxième partie de la session a exploré comment la diversité façonne les villes et a examiné les stratégies que les gouvernements locaux peuvent utiliser pour transformer les défis sociaux, culturels et économiques en opportunités.
Eric Corijn, professeur à l’Université de Bruxelles, a mis en évidence que la migration n’est pas seulement une question urbaine, mais aussi nationale. L’échec de l’intégration de la migration peut devenir problématique pour l’État.
La maire de Rennes, Nathalie Appéré, a mis l’accent sur la relation historique avec la migration et a insisté sur l’importance de fournir des conditions d’accueil favorables. Elle a insisté sur la nécessité d’éliminer les camps, de garantir la préservation des droits et l’accès à l’éducation pour véritablement valoriser la diversité.
Le ministre sud-africain de la gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles, Thembi Nkadimeng, a mis en évidence l’importance de la législation pour favoriser la cohésion sociale.
Les systèmes et les processus doivent être inclusifs pour permettre la productivité et l’amélioration de la qualité de vie pour tous. La session a souligné la nature complexe de la migration et a mis en avant l’importance d’approches globales et collaboratives pour relever les défis et saisir les opportunités qu’elle présente.