Urban Journalism Institute
Municipal Times Journal

LE QUARTIER EUROPÉEN: D’UNE BULLE À UN QUARTIER VIVANT ET MIXTE

Le cœur politique de Bruxelles, le quartier européen, abrite des bâtiments impressionnants tels que la Commission européenne, le Parlement européen et la Maison de l’histoire européenne. Mais en termes de qualité de vie et de durabilité, il y a place à l’amélioration. Actuellement, la grande rue de la Loi traverse le quartier, entravant sa convivialité et donnant la priorité à la circulation motorisée.  

En mai 2022, perspective.brussels, une agence régionale, s’est engagée à changer cela à travers une série d’ateliers participatifs. En collaboration avec les habitants et les employés de l’Union européenne, l’organisation a examiné les moyens de transformer le quartier européen en un quartier plus durable. Un élément clé de cet objectif sera le logement : actuellement, seulement 3 % de la superficie du quartier européen est consacrée au logement. Compte tenu du passage au travail à distance et des nombreux bureaux vides depuis la pandémie, perspective.brussels estime que le pourcentage de logements pourrait être porté jusqu’à 50 %, y compris les équipements locaux.  

Déjà, les rues locales du quartier européen sont transformées en lieux plus animés pour les résidents et les travailleurs. Les parklets, les parcs de poche, les bancs et les rues piétonnes rendent la zone autour de la Commission européenne beaucoup plus attrayante. Parallèlement, une réduction de la densification et de l’espace routier dédié aux voitures créera des îlots urbains résilients face au changement climatique, par exemple en offrant des espaces plus frais et des éléments de ville éponge qui, en cas de fortes pluies, peuvent absorber rapidement et efficacement l’eau de pluie.  

Un autre objectif de perspective.brussels est de réduire radicalement l’empreinte carbone du parc immobilier en stimulant la rénovation et la transformation dans le quartier européen. Jusqu’à présent, l’accent a été davantage mis sur la démolition et la reconstruction. Cependant, dans l’esprit de l’économie circulaire, l’organisation propose de réutiliser les bâtiments existants et de les transformer en logements et en équipements locaux, évitant ainsi de nouvelles émissions de CO2.  

Un autre défi est l’isolement du quartier européen, qui est dû à la nature du travail diplomatique, mais aussi aux grandes artères telles que le boulevard Schuman. Renforcer la connexion avec les quartiers voisins grâce à un corridor vert est-ouest, des rues plus agréables et accueillantes, des équipements attrayants et des éléments de paysage naturel pourrait être la voie à suivre. Le gouvernement régional de Bruxelles soutient ces projets. En collaboration avec l’organisation, il a publié une « Vision partagée » avec neuf principes, visant à transformer le quartier européen en un quartier vivant et mixte au cours des 10 à 20 prochaines années. Plus de logements, plus d’installations et d’espaces publics verts façonneront la zone et éviteront l’effet de « bulle » qui caractérise le quartier européen depuis l’installation des premières institutions pré-UE en 1958. Le quartier homogène fera l’objet d’une rénovation urbaine avec une densité similaire, des hauteurs de bâtiments plus basses et davantage de cours intérieures. Les rez-de-chaussée seront activés pour créer une interaction avec l’espace public. Une offre de logements diversifiée, des immeubles de bureaux avec des fonctions commerciales et de services au rez-de-chaussée, l’utilisation temporaire de bâtiments vacants, une réduction du trafic et des rues plus vertes font tous partie du plan.  

Il reste maintenant à voir si le quartier européen peut réellement devenir un quartier accessible, attrayant et vivable qui s’adapte à une réalité post-COVID. Les premières étapes, notamment les parcs de poche et les investissements dans la convivialité, sont déjà visibles et promettent du changement.