Urban Journalism Institute

Journalisme Urbain

Des nouvelles positives pour lutter contre l’ignorance

À une époque définie par une consommation médiatique incessante, où la négativité sature souvent les gros titres et où discerner la vérité de la désinformation présente une tâche redoutable, certains médias mettent en lumière des histoires de positivité et des approches orientées vers les solutions. Ces efforts remodèlent le récit dominant et jouent un rôle crucial dans la reconstruction de la confiance et la promotion d’une citoyenneté éclairée.

Les nouvelles positives et les preuves factuelles ont un impact profond sur la lutte contre l’ignorance et l’indifférence. Le journalisme urbain est particulièrement bien placé pour informer les communautés sur les impacts positifs des changements et des initiatives urbains tout en enquêtant sur les problèmes locaux non résolus.

Les Prix Pulitzer du journalisme de 2023 ont souligné l’importance du reportage local, avec cinq lauréats sur quinze se concentrant sur des angles locaux. Parmi eux, l’exploration d’ AL.com sur la manière dont l’héritage confédéré de l’Alabama perpétue le racisme et l’exclusion à travers des visites de sites historiques et l’exposition du Miami Herald sur l’échec des responsables de la Floride à fournir les commodités promises aux résidents depuis des décennies se démarquent.

Des initiatives telles que le Réseau de Journalisme des Solutions renforcent la nécessité d’une approche axée sur les solutions dans le journalisme. Leur accent mis sur la manière dont les individus abordent les problèmes et les leçons tirées de leurs efforts est plus crucial que jamais dans le paysage médiatique actuel.

Hannah Ritchie, une scientifique des données et écologiste écossaise née dans les années 1990 et nommée championne écossaise de la jeunesse pour le climat, a publié son premier livre, Not the End of the World: How We Can Be the First Generation to Build a Sustainable Planet, au début de 2024. Ritchie, invitée dans la dernière série de podcasts de Bill Gates, «Unconfuse Me with Bill Gates», le 1er février 2024, a vu son livre recommandé par Gates pour les vacances de Noël 2023.

En tant que rédactrice adjointe de la plateforme en ligne Our World in Data et chercheuse à l’Université d’Oxford, Ritchie se considère comme une communicatrice scientifique. Elle tient également son blog, «Sustainability by Numbers.» Elle soutient qu’en prenant du recul et en examinant les données, des progrès significatifs sont révélés, nous mettant sur la voie d’une véritable durabilité pour la première fois dans l’histoire. Ritchie imagine que «notre génération pourrait être la première à laisser l’environnement dans un meilleur état que nous ne l’avons trouvé.»

Son approche est si nouvelle qu’elle ouvre un scénario optimiste pour changer le discours, non pas pour montrer un «faux progrès», mais pour éviter le discours permanent du «problème, problème, problème» au «problème, solution, solution». Elle propose de parler de durabilité comme d’une opportunité, «pas un sacrifice», car la plupart des gens ne voudraient pas simplifier leur vie pour avoir l’empreinte la plus légère possible. «Nous avons besoin d’une vision qui nous enthousiasme», insiste Ritchie.

 

 

Le récit sur la durabilité est clé car la majorité l’associe à un environnement sain. Cependant, il y a une deuxième composante pour elle : des «normes de vie décentes». Selon les mots de Gates, «[…] si nous ne prenons pas du recul et ne regardons pas le tableau d’ensemble, nous ne manquons pas seulement de constater les progrès réalisés. Nous manquons de comprendre comment».

Son inspiration était Hans Rosling, un médecin et universitaire suédois dédié à l’utilisation des données pour explorer les problèmes de développement mondial et à suivre de manière optimiste les principales mesures du bien-être humain. Le livre de Ritchie est un héritage du livre posthume de Rosling, Factfulness: Ten Reasons We’re Wrong About the World – and Why Things Are Better Than You Think, publié en 2018.

Rosling, cofondateur de la Fondation Gapminder, et son fils, Ola Rosling, se sont concentrés sur la correction des idées fausses systématiques sur les tendances mondiales et ont exploré de nouvelles façons de les expliquer grâce à la visualisation des données.

La partie la plus passionnante de Gapminder est le «Projet Ignorance», qui vise à identifier les idées fausses sur les problèmes mondiaux. Ils posent des questions au public dans de nombreux pays, vérifient les données auprès de sources fiables et mettent en évidence les idées fausses mondiales les plus importantes. Gapminder transforme ensuite ces idées fausses en informations factuelles et les promeut grâce à des outils de visualisation des données, des tests sur divers sujets mondiaux et des documents pédagogiques.

Pour les journalistes, Gapminder propose plusieurs outils, notamment «The Worldview Upgrader», une compilation des plus grandes idées fausses à propos des Objectifs de développement durable (ODD). Cet outil permet aux utilisateurs de choisir chaque ODD, de vérifier les idées fausses existantes et de tester leurs préjugés par rapport aux preuves factuelles. Gapminder mène également des études spécifiques sur des sujets critiques, comme l’étude de 2023 sur les idées fausses concernant les réfugiés.

Cofounded by the European Union This publication was produced with the financial support of the European Union. Its contents are the sole responsibility of UCLG and do not necessarily reflect the views of the European Union.